San Juan de Chamula

Un des objectifs des espagnols, dès leur arrivée sur le sol  mexicain a été d'imposer le christianisme. Le choix était vite vu pour les mayas : la conversion ou l'esclavagisme et la mort. Pour résister à cette folie dévastatrice, les mayas ont vite vu des similitudes dans les objets de croyance et de culte telle la croix.

Ceci leur a permis de faire croire qu'ils priaient devant la croix chrétienne alors qu'en fait ils continuaient à vénérer leurs dieux. Pour marquer subtilement la différence, ils ajoutaient derrière les croix des branches de sapin, qui étaient le véritable objet de vénération...

Cette église aujourd'hui en ruine n'est pas l'église principale bien qu'étant la plus ancienne. Elle est simplement l'entrée du cimetière ou vous pouvez apercevoir le reste des branches de sapins séchées, adossées aux croix....

Et c'est là que réside la magie de chamula. Car ce qui éxistait il y a des siècle existe toujours....

Cette église est connue dans tout le mexique pour sa porte aux couleurs vertes mais aussi ce qui s'y passe à l'intérieur...(à suivre). Il faut savoir que le dernier curé a été brulé vif devant l'église il y a moins de 200 ans... de quoi effrayer les futurs candidats.. Amen.

Dès notre arrivée devant l'église, nous avons été suivi par un nombre d'enfants incroyables. Tous plus sympas les uns que les autres, ne demandant que quelques pesos pour leur acheter le fruit de l'artisanat local.

Pour rentrer dans l'église, il faut aller chercher une autorisation spéciale auprès de la mairie. Toute photo est interdite car elle immortalise l'image de la personne en lui prenant son âme. C'est pour cela qu'il ne sera pas possible de vous montrer ce que nous avons vu.

A l'intérieur il n'y a pas de bancs et des tables sont posés sur le coté pour supporter un nombre invraissemblable de bougies. Le sol est jonché d'épines de pins et les statues des Saints sont posées contre les murs et possèdent tous un miroir autour du coup pour que le Chamula puisse voir son âme et non pas le symbole des Saints chrétiens (ça se complique... non?).

Le sol est tapissé d'épines de pin pour que les dieux mayas puissent assister aux incantations comme dans les temps ancestraux lorsque ceci se faisait sur le sol de la forêt.

Une musique calme mais prenante est sans cesse jouée au rythme des prières et sacrifices des chamans, allant de trois oeufs éclatés à un poulet que l'on égorge, tout ceci dans une transe indescriptible. Je me souviens encore exactement de cet endroit tant l'atmosphère était chargée en émotion, en croyances d'un autre temps, en magie. Absolument prenant.

A la sortie, nous avons été accaparés par nos petits amis à qui nous avions promis quelques amplettes. Nous avons une fois de plus acheté tout ce qui nous était possible d'acheter afin qu'ils puissent au moins tous avoir une pièce...

Mis à part l'église et son ambiance totalement incroyable, San Juan de Chamula est connu pour son marché ou l'on achète et vend le produit de sa terre et de sa fabrication à hauteur de ce que l'on a besoin de se procurer.

Les tomates récoltées du matin sur un étalage de fortune.

Des piments séchés.

Poules et poulets ficellés à une cagette.

Les habitants de Chamula sont très fiers de leurs racines, culture et croyances. Pour marquer leur appartenance au groupe, les femmes portent toutes le costume typique reconnaissable à leurs robes noires en laine. Souvenez vous de Lucia dans l'article précédent (lacs de Montebello), elle portait la même robe noire.

Pato a fait un petit stop au stand pétard ou l'on trouve des monstres de chez monstres !!! vous avez des doutes ? regardez la taille des paquets au premier plan.... !!

Et oui, nous étions à Chamula... qui restera (je me répète) un souvenir inoubliable, de part le coté attachant des enfants, mais aussi ce mélange de croyances détonant.

L'artisanat du textile est l'activité économique principale de Chamula. Les femmes tissent des tapis, vestes, robes en laine et partent toutes, tous les jours, dans les villages avoisinant afin de vendre leur production, faisant parfois une centaine de kilomètres..

Superbe souvenir...